🎹🪘🎤🥁🪗🇬🇺 Les aventures Ultramarine et Sakiyo s’achèvent presque ensemble, au tout début des années 90. Elles ont soudé des collectifs musicaux pour l’avenir et été, chacune dans leur genre, des bouillonnements inventifs culturels incroyables. Chacun va partir de son côté, et se recroiser souvent aussi. Mario Canonge monte Kann’, avec Bago justement, ainsi que Thierry et Jean-Philippe Fanfant et entame avec Retour aux Sources une longue série de disques en leader, qui continue encore à s’enrichir aujourd’hui. En octobre 1993, Mario, avec Kann’, enregistre Trait d’Union, et pose quelques standards, à commencer par Non Musieu qui, avec la voix de Jocelyne Béroard, navigue entre zouk et latin. Ralph Thamar enchaine sur une autre pierre blanche, Sipoté Vié Frè et son orchestration de big band. Mais on est à deux doigts de citer tout l’album, comme l’irrésistible Vidé Bo Kay, repris régulièrement en concert et gravé dans le dernier album en trio du pianiste. Au milieu de la face B, Jean-Paul Pognon interprète Ou En Tchè Nou, hommage tout en retenue à Serge Ponsar, disparu tragiquement six mois plus tôt – et « le seul à pouvoir chanter Pei Mwen Jodi » aime à rappeler Mario. Trait d’Union se referme sur Baila Mulata, cha cha endiablé commis avec la complicité de Miguel Gomez, et confirmant l’attrait non dissimulé de Mario pour les grooves latins.