L’homme est presque inconnu hors de la Caraïbe. Chyco Jehelmann reste pour beaucoup une légende ou une rumeur – quand souvent, on ne connait même pas son nom ! Le pianiste martiniquais ne s’est produit qu’à de très rares occasions hors de son île natale (et assez peu d'ailleurs en Martinique même). La première fois, ce fut en 1982, lors d'un concert au festival d’Angoulême, que le directeur eut cependant la géniale intuition d'enregistrer. Le résultat est ce disque solo, son unique album quasiment, et absolument indescriptible au sens propre. Une musique foisonnante (le mot est faible), explosive, complètement contemporaine, puisant dans une foultitude de références culturelles et interprétée de manière magistrale avec une technique, une sensibilité hors pair. Les climats et les rythmes y alternent sans répit, comme pour exposer mille idées en même temps. Le très averti journaliste Robert Latxague ne tarit pas d’éloge au sujet de Jehelmann qu’il qualifie, sans hésitation aucune, de meilleur pianiste antillais. Et une chose est sûre, on n’est probablement pas loin de la vérité !
Piano Solo – Chyco Jehelmann, 1982
