En 2003, j’ai eu la chance de rencontrer Roland Brival, venu en Guadeloupe présenter son tout nouvel album, Waka, sorti chez Isma’a. Le label rééditait en même temps, l’historique Creole Gypsy de Brival, qui posait déjà les fondements de son Creole Blues. Je me souviens d’une interview improbable, abrités dans ma voiture sur le parking du Centre des Arts, sous une pluie torrentielle. Je me souviens aussi que c’était probablement l’une de mes premières interviews et que je n’en menais pas large. Je me souviens que Roland Brival avait longuement pris le temps de m’expliquer sa musique et les concepts sous-jacents que je découvrais quasiment en direct. Haut équilibrisme. Et à la relecture, je trouve – avec indulgence – que je ne m’en suis pas si mal sorti. En grande partie grâce à sa patience, et je l’en remercie chaleureusement. Reste que Waka est un album à écouter absolument, avec un line-up de haut vol (Vinceno, Nouel, Raspail, Montredon – sans oublier Steve Potts, Camel Zekri et Jalid bouchara), où le jazz fusion le dispute à un Caribbean funk à l’énergie communicative, et dont le creole blues n’est jamais loin. On regrettera certainement que ce disque n’ait pas eu le même succès public que Creole Gypsy (mais il est toujours temps, n’est-ce-pas ?).