Faut-il snober la musique de David Martial ? Ce serait dommage, si c’est uniquement dû à l’overdose de Célimène qui a déferlé dans les hits parade des années 70. D’abord, David Martial, c’est une institution depuis soixante ans. Peu peuvent se vanter d’autant. Lorsqu’il débarque en France à la fin des années 50, il intègre le Groupe Folklorique Martiniquais de Louis Boislaville. Il joue dans les clubs parisiens, mais finalement le succès ne viendra qu’après son retour en Martinique – et avant Célimène ! Il sait s’entourer et on retrouve souvent à ses côtés le pianiste Roland Louis. En 1972, le succès phénoménal de son tube définitif est une surprise, ou en tout cas son intensité – et dont on ne peut que se réjouir pour son auteur. Par la suite, David Martial poursuit sa route, comme sur ce Tout Créole de 1978, toujours avec Roland Louis, mais également Guy Houllier, Gérard Pommer, Edouard Benoit, Yves Honoré, etc. L’album alterne les genres, de la cadence biguine au reggae en passant par le bèlè, le ti-bwa et le compas. On y trouve même un blues, sur lequel il est accompagné par Georges Arvanitas. Rien que ça. Et une mention particulière pour la pochette, sur fond d’une peinture de Saint-Louis Blaise.