Fille spirituelle de Francis Bebey avec lequel elle avait chanté, Rachel Tchoungui est considérée comme l’une des divas de la musique camerounaise. Son premier succès, Numa Dig, remonte à 1974, mais ce n’est qu’en 1986 que sort cet album éponyme, Rachel, où elle est fort bien entourée. La chanteuse y passe en revue les rythmes afro-latin, passant du makossa au merengué, avec son phrasé caractéristique, qui a parfois des accents lyriques. Vincent Nguini dirige l’album et y tient la guitare, avec une section de cuivres impressionnante où l’on retrouve Roger Kom, Féfé Priso, Jimmy Mvondo et j’en passe. Surtout – et c’est assez rare sur les disques camerounais, c’est Paco Séry qui officie à la batterie, secondé par Jean-Claude Ebongue. Ces deux-là maitrisent évidemment l’affaire, et se plongent avec délectation dans les rythmes ewondo du Centre et Sud Cameroun, bikutsi et elak – car oui, Rachel Tchoungui reprend aussi des titres d’Anne-Marie Nzié, évidemment. Si j’ajoute que l’album sort du Studio Johanna, et que derrière l’enregistrement, on retrouve un certain Jacob Desvarieux assisté de l’incontournable Ambroise Voundi…