Cinq ans après l’immersion réussie dans l’électro-afro-jazz de Electric Africa, Manu Dibango continue d’explorer les mélanges avec les musiques « actuelles ». Le formidable Polysonik qui sort en 1990, oscille entre acid jazz, rap, afro-funk et racines. Senga Abélé (Listen to the Cameroon Roar !) accompagne le beau parcours des Lions Indomptables à la coupe du monde – ils iront jusqu’en quart – et se retrouve régulièrement inclus dans les sélections d’acid jazz de la nouvelle vague alors en plein essor. Mais on peut citer tout l’album, entre deep afro groove, harmonies vocales, afro-jazz, makossa et messages historiques dans le poignant Négriers. Comme d’habitude, le line-up de l’album est exceptionnel, de Félix Sabal-Lecco, André Manga, Jerry Malekani à Lokua Kanza, Jean-Claude Naimro (tiens !?) ou encore Valery Lobé, et bien évidemment la participation de M.C. Mell’O. Le bonheur sera prolongé l’année suivante avec l’excellent Live ’91 qui reprend une partie de ce répertoire – mais c’est une autre histoire et nous en reparlerons à l’occasion.