Le grand ethnologue Simha Arom avait été envoyé en Centrafrique pour y monter une fanfare… Il y sera surtout fasciné par les musiques traditionnelles locales et consacrera sa vie à leur reconnaissance. Ces "Chants et Danses de la Forêt Centre-Africaine" sont le premier enregistrement qu’en fera en 1967 le directeur de recherche au CNRS (91 ans aujourd’hui…). La lumière mise ici permet de valider que définitivement "rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme". Les boucles rythmiques, les harmonies, les motifs, les structures chant réponse, se retrouvent dans les musiques traditionnelles caribéennes et pourraient sans exception être samplées dans les musiques actuelles qui en dérivent. Sur le sujet, je suggère la (re)lecture du récent ouvrage de Gino Sitson "Santiman et lokans dans le Gwoka" qui comporte un volet historique particulièrement éclairant.